Comme la plupart des constructeurs automobiles, TESLA s’est définitivement inscrite depuis la fin d’année 2017 dans une vraie révolution mécanique de ses modèles. Désormais, le 100% électrique fait la pluie et le beau temps, surtout depuis le succès retentissant de son SUV MODEL X, le constructeur s’est lancé dans une véritable campagne de développement de sa gamme MODEL.
Après la sportive MODEL S, c’est au tour de la TESLA MODEL 3 d’être jetée sous le feu des projecteurs et surtout d’être laissée à la merci des critiques de tout genre. Cette nouvelle sortie tient-elle les promesses de performances et de fascinations que vante à cor et à cri le constructeur ? Seul un essai permettra de répondre à cette question cruciale.
MODEL 3, quand TESLA fait dans la parcimonie
Tesla qui bannit la démesure pour plus de sobriété sur sa gamme MODEL. Qui l’aurait cru ? La nouvelle est d’autant plus étonnante quand on prend l’exemple du MODEL X, le SUV le plus grand de l’histoire, avec sa configuration à 5, 6 et 7 places et ses portes en élytre. Cela reste toutefois dérisoire au regard de la panoplie d’équipements sécuritaires et multimédias ou encore des aides à la conduite qui feraient perdre la tête à n’importe quel féru de technologie.
Carrosserie très épurée
On peut donc dire, sans risque de se tromper, que TESLA a réussi un véritable coup de force en proposant un modèle de la même gamme, totalement opposé à cette politique de démesure à laquelle elle nous a habitués. En effet, la berline électrique, dont les premières livraisons européennes ne sont prévues que pour le premier semestre 2019, alors même que les versions californiennes sont commercialisées depuis mars 2016, joue la carte de la sobriété.
Dans sa version américaine, la berline est proposée dans des dimensions plutôt raisonnables, soit 4,70 m de long pour une largeur de 1,93 m et 1,44 m de hauteur. Quant à l’empattement, il est de 2,88 m tandis que le coffre propose un volume de 425 dm3.
Le détail le plus frappant de la TESLA MODEL 3 reste somme toute sa carrosserie ultra épurée. Jamais de mémoire d’amateur d’auto, une berline n’a été présentée avec des lignes aussi peu expressives. Les optiques ont beau arborer un design révélateur, elles ne suffisent pas à effacer l’impression étrange que laisse l’absence de calandre. Ce qui donne d’ailleurs à la berline l’air d’une auto d’alien vue de face.
Le profil au moins se montre un peu plus flatteur avec un pavillon de toit à la courbe parfaite, même si on remarque d’emblée l’impression de baisse de hauteur. Ce ne sera d’ailleurs pas la seule impression de vide sur cette auto.
Habitacle un brin dépouillé
Si la carrosserie vous laisse cette impression de vide, attendez de monter à bord de la TESLA MODEL 3. L’intérieur est en effet à l’image de l’extérieur : très épuré, à la limite dépouillé. La première victime de cette extrême réserve de détails est la planche de bord. Tout ce qu’on remarque, c’est l’énorme écran tactile de 15 pouces qui gère l’ensemble des équipements digitaux, qui, heureusement, ne suffit pas à occulter la présence de l’insert en bois. D’ailleurs, il faudra du temps et de l’ingéniosité pour apprivoiser cet écran et accéder aux fonctions de base.
Il ne faut pas compter sur le volant, plus menu que d’habitude, pour rattraper le coup d’autant que la planche de bord, elle aussi, a été abaissée de quelques centimètres. Lorsque TESLA décide d’être un tantinet généreuse, ce sont les montants A du pare-brise qui en profitent. Malheureusement, cette faute de gout vaut à l’auto d’avoir une visibilité diagonale avant plutôt limitée. L’habitabilité est certainement le point le plus positif de cette TESLA.
Ambassadrice de l’entrée de gamme du 100% électrique
Voilà un détail que de nombreux amoureux européens de TESLA apprécieront certainement. En effet, le MODEL 3 se veut l’entrée de gamme de la gamme MODEL et se laisse acquérir au prix de base de 35 000$ soit 30 000€. Un tarif pour le moins surprenant quand on sait que TESLA s’est longtemps forgé une réputation de marque prémium, avec des MODEL X et S vendus respectivement à 97 000€ et 82 000€.
Le prix à payer serait-il l’extrême simplicité de la MODEL 3 ? Étonnamment, la réponse ne semble pas tranchée d’avance. Pour l’heure, le tarif européen n’est pas encore connu. On pourrait cependant voir dans la proposition par TESLA de package d’options une tentative désespérée de camoufler la triste réalité, même si le constructeur se vante de proposer des équipements haut de gamme de série.
5 000$, c’est le tarif minimum déboursé actuellement par les conducteurs américains pour profiter du package. La version PREMIUM propose en plus de la navigation embarquée, du kit mains libres, la caméra de recul, le Bluetooth ou encore de la climatisation bi-zone, un système audio prémium, des sièges chauffants et un toit vitré panoramique feutré.
Spécialisée en systèmes d’aide à la conduite, TESLA propose également une fonction baptisée AUTOPILOT à 5 000$ pour le maintien en file de circulation. Seule cette acquisition vous permettra d’utiliser la fonction de conduite autonome vendue à 3 000$. Si les jantes 18 pouces standards ne vous conviennent pas, il faudra débourser 1 000$ pour les jantes 19 pouces réputées « SPORT ».
Tesla MODEL 3 sur la route
Dans sa version standard américaine, la TESLA MODEL 3 profite d’une batterie affichant 354 km d’autonomie, dont 210 km peut être recouvré en 30 minutes sur recharge au superchargeur. Sur une vitesse de pointe de 210 km/h, le passage de 0 à 96 km/h se fait en 5,6 secondes.
Opter pour la version Lounge Range, c’est débourser 44 000€ au lieu des 35 000€ standard. Cependant c’est aussi profiter de 499 km d’autonomie, dont 274 km sont recouvrés en 30 minutes grâce à la recharge au superchargeur. Si la vitesse de pointe est cette fois de 225 km/h, il faut 5,1 secondes pour passer de 0 à 96 km/h. C’est d’ailleurs cette version qui a fait l’objet de notre essai.
Si vous appréciez la douceur des berlines familiale, quelques minutes au volant de la TESLA MODEL 3 ne vous contenteront certainement pas. Le comportement de l’auto n’est pas ce qu’il y a de plus lisse. Les amortisseurs sont ce qu’il y a de plus fermes et cela bien que l’auto soit équipée des jantes standard 18 pouces, qui devraient adoucir son comportement. Un défaut dont de nombreux propriétaires américains se sont plaints et qui, on l’espère, sera corrigé pour les versions européennes.
Leturgeon
Brou Philippe