Alors que la tendance est actuellement aux gros SUV et que des modèles comme la BWM X5 ou la Mercedes GLE se font la part belle, Infiniti compte bien prendre une part de cet énorme cadeau. Aussi, le constructeur se lance dans ce segment, non pas avec un tout nouveau bébé, mais plutôt avec son modèle QX70.
Le mastodonte semble avoir tout ce qu’il faut pour rivaliser valablement avec les autres modèles premium. Il a donc suffit de petites mises à jour ci et là pour que l’Infiniti QX70 Limited devienne le pire cauchemar de certaines grandes marques de voiture depuis sa présentation à l’édition 2016 du Salon de l’Auto de New-York.
Comment aurions-nous pu donc passer à côté de ça, tant ce qu’a à offrir cette voiture relève de l’enchantement ? Vous n’êtes pas convaincu ? Mettons-le donc à l’essai. Et c’est parti !
Du QX70 limited sous les projecteurs
Ça fait 13 ans que le constructeur Infiniti nous a habitués à l’extravagance de son modèle QX70. Mais pour le coup, la version Limited est de loin ce que le constructeur a fait de plus fou.
Les habitués des lignes de l’Infiniti QX70 auront peu de mal à reconnaitre leur muse sous ce qui est devenu la version « Hulk » de ce modèle. La carrosserie avant s’est largement mise à ses aises, avec un capot surélevé qui donne à la voiture, vue de face, un air de gros méchant. Ce capot descend sur une magnifique grille aux rebords chromés.
Pour parfaire le look intimidant de la voiture, Infiniti y a ajouté des prises d’air latérales qui sont désormais de la même couleur que la carrosserie. Si les phares, eux, ont été affinés, c’est désormais à des feux à DEL qu’on a droit eu lieu et place des phares antibrouillards qui ornaient autrefois la version précédente. De même, les boîtiers de rétroviseurs extérieurs ont aussi pris une couleur plus foncée.
À l’arrière, les choses semblent avoir relativement évolué. On en veut pour preuve le moulage en acier inoxydable du protecteur de parechoc arrière. Ce changement n’aurait pas le même poids sans l’inscription « Limited » fièrement tamponnée sur le train arrière.
Comme pour faire honneur à son successeur, l’Infiniti QX70 Limited conserve les jantes en alliage propres à ce modèle, surtout qu’il faut relever qu’on a affaire ici à des jantes 21 pouces. Comme quoi, rien n’est jamais trop extravagant pour le constructeur. Les lignes, elles non plus, n’ont pas bougé. La QX70 Limited conserve les 4.88 mètres de long, les 2.13 m de large avec les rétroviseurs, et même sa hauteur de 1.68 mètres.
Avec un désir aussi ardent d’insolite, on n’a qu’une seule envie : vérifiez si l’extravagance continue à l’intérieur.
À bord de l’Infiniti QX70 Limited
Des clins d’œil, l’Infiniti QX70 Limited n’a pas fini d’en faire à son prédécesseur. Un coup de projecteur sur l’habitacle de la voiture et on constate très vite que l’univers n’est pas plus différent que ce qu’on connaissait de l’emblématique QX70. Apparemment, Infiniti a dû mettre le pied sur la pédale à frein.
Avec tous les modèles 2.0 qui envahissent le marché, le constructeur semble très attaché à son identité originelle. Le cockpit reste donc quasiment rustique, avec la même simplicité, sans toutefois en prendre son charme. Une vue de face et le design ondulé du tableau de bord rappellent la maitrise du designer. Il ne faut pas 1h pour trouver les commandes et comprendre comment ça se passe.
Question look d’intérieur, le designer devait être d’humeur joyeuse le jour où il en a fait l’esquisse. En effet, les inserts d’aluminium viennent égayer un peu l’ensemble au niveau du volant, du levier de vitesse et des poignées internes. Les garnitures du pavillon ont pris de la couleur. Quant aux sièges à surpiqûres violets, leur confort est relevé pour les options de chauffage et de climatisation.
En gros, l’intérieur reste sur une note de sagesse complètement à l’opposé du look d’extérieur. Pour créer de l’émoi en satisfaisant les nostalgiques, Infiniti sait y faire. À ce stade, il est difficile de se prononcer sur la motorisation de cette voiture, tant les choix du constructeur sont versatiles. Pourquoi ne pas y voir de plus près pour en avoir le cœur net ?
Une expérience de conduite sans surprise
Sur ce coup, le constructeur Infinity reste assez imprévisible. Alors qu’on s’attendait à ce que l’agrandissement de gabarit soit suivi d’une hausse de puissance, c’est avec grande déception qu’on découvre qu’il n’en est absolument rien.
Aussi, Infiniti ne semble pas vouloir se départir du bon vieux moteur V6 3.7 litres. On le dit perfectionné, mais en quoi ? On se le demande. En fait, le changement vient du fait que le moteur dispose désormais d’une distribution à levée et une durée d’ouverture variable. La puissance, elle, évolue à peine, avec 325 chevaux à 7000 tr/min et un couple de 360 Nm à 5200 tr/min.
Cette performance lui permet de passer les 100 premiers km/h sur les 233 qu’elle s’autorise en 6.8 secondes. Avec tout ça, l’expérience de conduite promet d’être intéressante.
Quand on se met au volant de cette voiture, le confort est sans pareil. Les choses commencent en douceur et la régularité de la conduite rassure davantage. la voiture fait preuve d’un grand dynamisme sur la route. L’accélération est franche et la direction fait montre d’une grande précision, même si elle est un peu ferme au ralenti. On ressent aussi la répartition de la puissance sur l’ensemble des essieux et l’adhérence est parfaite. Ce qui permet à la voiture de faire preuve d’une assurance hors pair. .
Mais les deux tonnes de cette voiture ne sont pas ce qu’il y a de plus facile à conduire, même avec la transmission intégrale et la boite à vitesse automatique à 7 vitesses. Il faut dire que les jantes de 21 pouces ne facilitent pas vraiment les choses. Les virages sont aussi difficiles à aborder, car il n’est pas aisé d’attaquer avec un monstre de cette taille. Autant dire que la puissance et le gabarit ne font pas vraiment bon ménage.
D’ailleurs, le confort de conduite au quotidien s’en trouve plutôt grevé. Mais c’est avant tout une voiture tout terrain, donc même sur les pentes et les sentiers caillouteux, l’Infiniti QX70 Limited se débrouille plutôt bien.
Le freinage est assez agressif et les suspensions sont aussi raides. Les ralentissements peuvent être assez désagréables et il faut avoir passé un certain temps au volant pour s’habituer
Si la lunette arrière donne de l’allure au design de la voiture, elle est cependant de trop lorsqu’il s’agit de voir ce qui se passe derrière soi. Infiniti a préféré garder sa lunette et garnir la voiture d’un radar et d’une caméra de recul. Si la stratégie s’avère plutôt payante, elle n’en efface pas moins le malaise.
Malheureusement, la consommation de cette voiture nous fait vite oublier tout le plaisir de conduite. La conduite mixte à elle seule vaut 12.6 L/100km.
Leturgeon
Brou Philippe