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Essai de la McLaren 720S 2017

McLaren est une marque d’exception qui nous a habitués à des modèles caractérisés par des prouesses esthétiques et mécaniques. C’est donc sans surprise que le public a découvert le tout nouveau modèle 720S 2017 présenté au Salon de Genève 2017. Se profilant comme remplaçante du précédent modèle 650S, cette nouvelle recrue se veut comme la plus puissante et la plus aboutie des voitures de l’écurie McLaren. Simple spéculation ou réalité ? C’est le moment d’en avoir le cœur net.

Un look d’enfer

La forme générale de la McLaren 720S reste en accord avec ce à quoi nous a habitués la marque. Le travail du style est impressionnant. En matière de dimensions, la McLaren 720S fait une longueur de 4.54 m, une largeur de 1.93 m, une hauteur de 1.19 m et un empattement de 2.67 m. Il comptabilise un poids général de 1419 kg avec les fluides et 1283 kg sans.

Apparemment, McLaren n’a négligé aucun détail. La vue de profil est simplement époustouflante, mais la plus impressionnante est la vue de face. Le design des phares est ce qu’il y a de plus original fait par la marque jusque-là, très larges et rappelant les yeux d’une couleuvre. La calandre est très basse, pointant quasiment du nez.

La marque semble vouloir nous jouer un tour de cache-cache en dissimulant les prises d’air entre la structure de l’habitacle et les portes. En parlant de portes, ce sont elles qui donnent accès à l’intérieur et ce qu’on découvre propulse hors du temps.

À bord d’un vaisseau

Comme on pourrait s’y attendre, les portières sont en élytre avec une généreuse amplitude de 80° qui facilite l’accès à bord de la voiture. À l’intérieur, le cockpit de la McLaren 720S ne ressemble à aucun autre avec une prédominance du digital qui donne l’impression  d’être dans un vaisseau spatial. Tous les détails sont très bien travaillés, même si tout n’y est pas pour autant parfait. Le luxe est aussi omniprésent avec un revêtement alcantara des sièges que sur le volant d’un rouge et noir captivant.

L’habitacle de la McLaren 720S est en fibre de carbone  qui permet de multiplier les surfaces vitrées et d’améliorer la visibilité et la luminosité. En fait le pare-brise descend jusqu’à l’écran TFT. Celui-ci vous donne accès à de multiples informations de navigation en mode normal et vu comme ça, on n’y voit pas vraiment l’originalité, mais de savoir qu’il s’agisse d’un écran rabattable qui  s’ouvre en mode « Track »fait toute la différence.

Pour une sportive, la McLaren 720S offre un volume correct de 150 litres avec des sangles juste derrière les appuie-têtes sous la lunette arrière. Si l’habitabilité a été plutôt travaillée, ce sont surtout les équipements de la voiture qui en font une voiture d’exception.

Des équipements d’exception

Le démarrage sans clé, le Bluetooth, les prises USB, le navigateur GPS, le système multimédia avec écran tactile de 8 pouces sont entre autres les équipements multimédias de cette voiture.

Les équipements de confort, ce n’est pas ce qui manque sur cette McLaren avec notamment le pédalier en aluminium, les vitres électriques, les rétroviseurs électriques, rabattables, et dégivrant ainsi que la climatisation automatique bizone. L’aide à la conduite est enrichie avec les projecteurs à LED, le régulateur de vitesse et les différents modes de conduite.

Pour vous emporter sur n’importe quel bitume, la McLaren 720S chausse des jantes en alliage de 19 pouces à l’avant et de 20 pouces à l’arrière avec respectivement une pneumatique 245/35 R9 à l’avant et 305/30 R20 à l’arrière.

En dehors de cette finition, la McLaren 720S est disponible en finitions Luxury et Performance qui se vendent à 261.135€ contre 249.175€ de la version de base. Bien entendu, les équipements en option viennent alourdir un peu la note avec des prix variant entre 270€ et 7.610€.

Une motorisation innovante

Pour obtenir un résultat aussi remarquable, les ingénieurs de la marque ont consacré 4 ans de travail pour la recherche et le développement de ce modèle. Au total, plus de 91% des pièces entrant dans la fabrication de la 720S n’ont jamais été utilisées sur aucune autre voiture. Près de 30% du chiffre d’affaires de la marque y sont passés et le résultat est tout simplement bluffant.

Sur les 91% de pièces, 41% concernent les pièces mécaniques et ce changement prend en compte des pièces telles que les bielles, les pistons, les vilebrequins plus allégés, les soupapes de décharge électroniques, ou encore les turbocompresseurs équipés de turbines capables d’effectuer 145.000 tr/min destinées à améliorer l’accélération. Pour améliorer l’aérodynamique de la voiture, l’aileron a été retravaillé de 30% par rapport à la version précédente.

Au final, la McLaren se dote avec un moteur à essence biturbo de 8 cylindres cylindrés à 3.994 cm3 d’une puissance de 720 chevaux  au régime de 7.500 tr/min. le moteur est assorti d’un couple de 770 Nm à 5.500 tr/min, avec une transmission privilégiant les roues arrière. Avec cette puissance et sa boite à vitesse robotisée à double embrayage à 7 rapports, la McLaren 720S effectue des performances exceptionnelles. L’accélération de 0 à 100 km/h se fait en seulement 2.9 secondes, la meilleure performance de tous les temps. Quant à l’accélération de 0 à 200 km/h, elle se fait en 7.8 secondes. La vitesse maximale, elle, plafonne à 341 km/h. Malheureusement, ce bolide paie ces performances au prix fort.

Alors qu’en conduite urbaine, la McLaren 720S consomme 15.8 litres/100 km, cette consommation descend à 7.9 litres.100 km en conduite extra urbaine. En conduite mixte par contre, la moyenne est de 10.7 litres/100 km. Avec un tel apogée, le rejet de C0² culmine à 249 g/km avec un malus qui grossit le prix de la voiture de 10.000€. Avec ses performances de motorisation, cette McLaren donne envie d’être conduite.

Sur la route

La sonorité du moteur n’emballe pas franchement, malgré les doubles sortis d’échappement sport. Le V8 est réputé pour être très bruyant à l’origine, mais sur ce coup-ci, on a plutôt droit à une sonorité caverneuse qui ne donne franchement pas envie de pousser l’accélérateur.

Ce qui frappe avec cette voiture, c’est sa franchise. Avec une accélération de 0 à 100 km/h en 2.9 secondes, on s’attend à une poussée impressionnante et on n’est pas déçu du tout. Les ingénieurs ont eu raison de travailler l’équilibre des masses et l’aérodynamique, car la conduite est régulière. En d’autres termes, le châssis semble tenir ses promesses. Mais, ce qui fait toute la différence, c’est le poids limité et le surplus de puissance.

En conduite urbaine, on apprécie la précision du start&stop qui s’avère être très utile pour faire rapidement descendre les kilomètres-heure et s’arrêter sans faire des étincelles. Cependant, les freins manquent de mordant même si la suspension reste ferme. Avec la boite à vitesse Graziano, enchainer les rapports devient un jeu d’enfants. Voguer entre les trois modes de conduites Confort, Sport et Track peut jouer sur le caractère de la boite à vitesse. D’ailleurs, la transmission est plutôt portée sur la douceur avec beaucoup de bas régimes.

Par contre les reprises sont très plutôt franches, même à haute vitesse. On doit cette docilité aux équipements d’aide à la conduite comme le système variable Drift Control qui permet de faire varier le niveau de survirage tout en limitant la casse. Le grip du train avant y est aussi pour beaucoup, mais c’est surtout l’aileron arrière qui améliore la stabilité et freine la poussée. En parlant de poussée, il en faut dans les virages.

En somme, c’est beaucoup de maitrise dans une voiture qui ne demande qu’à performer.

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