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Essai Aston Martin DB11 Volante, le cabriolet de tous les désirs

Après le vibrant succès de son coupé DB11 lancé en 2016, Aston Martin a décidé de réitérer l’expérience, avec cette fois, une version tout à fait inattendue. Alors que tous s’attendaient à un coupé, le constructeur a finalement décidé de miser sur un cabriolet. La décision serait-elle motivée par la récente sortie du modèle cabriolet 2+2 de Ferrari ? On ne saurait le dire. Pour l’heure, c’est plus à la DB11 qu’est comparée la nouvelle recrue. Pourtant, celle qui fait l’objet de tous les désirs ne demande qu’à être mise à l’essai.

Aston Martin DB11 Volante, une briseuse de convention

Alors que l’Aston Martin DB9 réclamait désespérément une remplaçante, après 13ans de carrière, le constructeur anglais avait introduit au Salon de Genève 2016, sa version coupé DB11. Avec elle, c’est son plan de sortie d’un nouveau véhicule tous les 9 mois qu’il lance.

Lorsqu’il s’est alors agi de lancer au Salon de Genève d’octobre 2017 la génération suivante, le constructeur a décidé de jouer la carte de la surprise. Ils auraient été peu nombreux ceux qui auraient réussi à deviner que pour sa nouvelle génération GT, Aston Martin aurait troqué son coupé contre un cabriolet. C’est pourtant ce qui s’est fait.

L’Aston Martin DB11 Volante, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a déçu tous les pronostics possibles et inimaginables, depuis sa structure jusqu’à sa motorisation. Autant dire qu’au jeu du chat et à la souris, le cabriolet remporte haut la main la palme du meilleur joueur. Cela n’a pourtant pas empêché la liste des détracteurs de grossir.

Face à la critique, la nouvelle muse anglaise semble s’être bien armée, assumant fièrement sa discrète rébellion, pourtant à peine voilée. Autant dire que l’Aston Martin DB11 Volante assume à la perfection ce qu’elle est, un cabriolet qui remplace un coupé. Un statut qui n’a rien de déshonorant, puisqu’elle ne s’invite pas en héritière, mais  plutôt en briseuse de convention. Qui a dit que les générations devraient se succéder et se ressembler ? C’est ce que démontrera un face à face des plus torrides.

Aston Martin COUPE vs CABRIOLET, le face à face stylistique

Comparer un coupé à un cabriolet ne relèverait-il pas de l’ineptie ? Pourtant, c’est un exercice auquel il est fort plaisant de s’adonner dans les circonstances actuelles. Dans ce face à face inédit, ce sont clairement deux visions qui s’affrontent : celle de la brute épaisse et celle de la doucereuse.

Vue externe

Il convient de rappeler que la DB11 a été conçue pour les inconditionnels de la marque anglaise, habitués à ses autos sportives pures et dures. Avec ses nombreuses modifications stylistiques, la DB11 Volante vient briser ce qui s’apparente à un code d’honneur.

Elle abandonne le côté rebelle du coupé pour arborer une silhouette plus harmonieuse, avec une bonne gestion des proportions. C’est ce qui lui vaut d’avoir un design plus moderne, s’inscrivant plus dans l’élégance et le raffinement que toute autre chose. Ce qui ne devrait pas du tout être du gout des puristes. À côté de son statut de cabriolet de toutes les occasions, la DB9 semble être conçue pour ne courir que sur les pistes.

La DB11 Volante conserve, somme toute, une ligne de toit qui rappelle celle d’un coupé. S’il y a un détail sur lequel les partisans du pour et du contre s’accorderaient tous, c’est la nouvelle capote en toile. Plus rigide, elle est surtout plus insonorisante et plus rapide. Il lui faut 14 secondes pour se déplier ou se replier, et ce, jusqu'à une vitesse de 50 km/h.  De plus, si elle profite au look général de l’auto, elle empiète moins sur le volume du coffre, désormais de 220 litres.

Vue interne

Impossible de ne pas remarquer la différence notoire entre les tableaux de bord du coupé et du cabriolet. Dès qu’on monte à bord, l’électrochoc est d’une violence inouïe. Autant dire qu’il s’agit de deux univers totalement opposés.

La version cabriolet est proposée avec une instrumentalisation digitale en lieu et place de l’instrumentalisation traditionnelle avec compteurs à aiguilles inversées tant chérie par les puristes. Comme si ça ne suffisait pas, la clé cristal a été remplacée par une clé quelconque.

Pour clore le tableau des désastres, les options sont proposées au compte-goutte avec un parapluie dans le coffre à 280€, le trio "lame avant, bas de caisse et diffuseur carbone" à 14 500€ ainsi que les sièges chauffants et ventilés à 1 475€.

Bien entendu, le constructeur anglais propose de nombreux choix de personnalisation des revêtements en cuir ainsi que des matériaux de la capote, portant le prix de l’Aston Martin DB11 Volante à 199 712€ hors options. Si peu de détails dans son style justifient ce prix, trouverons-nous du réconfort avec une motorisation digne du nom ?

V12 vs V8, le choix du cœur ou de la raison

Le désir de raffinement de l’Aston Martin DB11 Volante s’en ressent également dans sa motorisation, avec un moteur qui semble taillé sur mesure pour sa silhouette fragile. En effet, le V12 5.2 biturbo du coupé a passé le relai à un V8 4.0 biturbo AMG pour la version cabriolet, si silencieux qu’on en aurait des doutes sur ses performances.

Il ressort de ce changement brutal la volonté d’alléger l’auto, et ce, dans tous les sens du terme. Un V8, c’est surtout 20 000€ en moins.  Cependant, le véritable objectif concerne le souci de conservation du dynamisme et de l’intégrité structurelle de l’auto, car ce choix permet au constructeur de faire perdre 110 kg à la DB11.

Par contre, ce qu’elle perd en poids au niveau du moteur, elle le gagne au niveau de la structure, avec un gain de 115 kg. Ce qui porte son poids général à 1 870 kg. Le prix à payer pour avoir opté pour un V8 est une baisse de puissance de presque 100 chevaux, soit une puissance de 510 chevaux contre 608 chevaux pour le V12. Pourtant, en termes de performances, les deux moteurs ne sont pas si loin l’un de l’autre.

Même amputé de 100 chevaux, le moteur V8 4.0 accomplit le passage de 0 à 100 km/h en 4.1 secondes contre 3.9 secondes pour le V12 5.2. La vitesse maximale est maintenue à 300 km/h.

Le V8 en situation

Amoureux de sensations fortes, s’abstenir. Ce moteur V8 a beau avoir tout d’un vrai monstre, il est bien loin de la férocité du V12 du coupé. Ici, il y a certes moins de plaisir, mais l’auto gagne en efficacité, notamment grâce à la position centrale du moteur qui apporte un meilleur équilibre à l’auto.

La boite automatique a beau avoir 8 rapports, elle reste très douce, accompagnant discrètement les mouvements de caisse, eux aussi, un peu trop aseptisés. Une maitrise et une réserve qui agacent lorsqu’on est habitué au côté rebelle du V12.

D’ailleurs, on ne voit pas vraiment de différence en mode Sport +, en dehors du fait que le moteur monte moins haut dans les tours. Par contre, l’auto a un meilleur grip dans les virages, même si le poids de la caisse joue sur le comportement.

Bilan

Il serait injuste pour l’Aston Martin DB11 Volante d’être comparée à la version coupé quand on sait que les deux véhicules sont nés de deux visions totalement différentes. Pour le coup, considérant la personnalité du cabriolet, son esthétique est très élégante. Quant à son comportement, en dehors du fait que le V8 n’ait pas la fougue du V12, c’est une voiture très performante, bien que son poids la desserve quelque peu.

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